MàJ – lundi 17 décembre – 6h21
Sur les 53 personnes interpellées samedi après-midi en marge de la manifestation de « gilets jaunes » qui a rassemblé 1.360 personnes à Saint-Etienne, selon la police, 44 ont été placées en garde-à-vue durant la nuit. Moins d’une dizaine étaient encore en garde-à-vue au commissariat central de Saint-Etienne dimanche à la mi-journée. Une demi-douzaine d’autres, dont trois mineurs, ont reçu des convocations pour être jugés dans les prochains mois. Le reste a été remise en liberté, indique le parquet de Saint-Etienne.
Lors d’un bilan de cette manifestation dans les rues de Saint-Etienne, le Préfet de la Loire, Evence Richard, a déclaré dimanche que « la violence s’est exprimée vis-à-vis des forces de l’ordre de façon bien supérieure à celle la semaine dernière lorsque des bandes de jeunes s’étaient livrées à des destructions de mobilier public, des pillages de magasins et s’étaient confrontées de manière « ludique » avec les policiers et gendarmes mobiles dans le centre-ville ».
« Parmi les manifestants d’hier, environ 150 appartenaient à l’ultra-gauche et étaient venus avec des équipements de protection et du matériel pour lancer des projectiles sur les forces de l’ordre », a expliqué le représentant de l’Etat, précisant que six blessés légers étaient à déplorer dans les rangs de ces derniers, et au moins un parmi les manifestants.
Il a indiqué l’effectif des forces de l’ordre présentes sur Saint-Etienne était de « 320 policiers et gendarmes, montés à 390 dans le courant de l’après-midi (…) avec l’appui d’un hélicoptère en fin d’après-midi ».
Le Préfet vise le maire de Saint-Etienne
Le préfet de la Loire a par ailleurs fait état de sa « surprise et de son amertume » vis-à-vis d’élus, notamment le maire de Saint-Etienne, Gaël Perdriau, sans le citer, qui samedi matin ont rendu visite à des « gilets jaunes ». Estimant que « cela pouvait être perçu comme une forme de soutien à la manifestation de l’après-midi et donc d’incitation à la violence. J’attends plus de responsabilité et de cohérence dans leur attitude », a-t-il déclaré, tout en reconnaissant ne pas être au courant de la teneur des échanges qui avaient eu lieu.
La réponse de Gaël Perdriau ne s’est pas faite attendre. Le maire de Saint-Etienne parle de propos « déplacés et tendancieux » de la part du préfet de la Loire, Evence Richard. Pour Gaël Perdriau, le « préfet ose faire un lien avec un supposé soutien d’élus et une incitation à la violence » et c’est pour lui « inadmissible » (…) « venant du plus haut représentant de l’Etat dans la Loire et dont l’action a été pour le moins insuffisante lors des précédentes manifestations ». C’est ce qu’il dit dans un communiqué.