Capteurs sonores : le maire de Saint-Etienne suspend l’expérimentation

18 mai 2019 à 9h33 par Léa Dusson

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Le maire de Saint-Etienne a annoncé ce vendredi soir qu’il différait l’installation de capteurs sonores, dans l’attente d’un accord de la CNIL (Commission nationale informatique et libertés) qui a récemment demandé à la ville des précisions sur les équipements qu’elle compte installer. Gaël Perdriau s’est aussitôt déclaré confiant car le dispositif innovant conçu par la start-up stéphanoise Serenicity « ne comporte pas d’enregistrement de données personnelles » :



L’objectif est de détecter les sons considérés comme anormaux (cri, coup de klaxon répété, bruit de tôle froissée ou de vitre brisée, départ de feu, inondation, déflagration… etc), de les signaler aux agents qui visionnent les caméras de vidéo-surveillance, pour alerter plus rapidement les pompiers ou la police en cas de besoin.



Trois capteurs installés pendant deux mois


« Si la réponse de la CNIL est positive nous installerons à titre expérimental trois capteurs dans le quartier de Tarentaize Beaubrun Couriot pour un durée de deux mois ». Les résultats seront ensuite transmis à l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) qui finance à hauteur de 80% (30.000 euros) cette expérimentation, au ministère de l’Intérieur et à la CNIL. « J’utiliserai alors mes fonctions de président de la commission Sécurité de France urbaine pour inciter les députés à légiférer sur ce sujet, comme cela a été fait voici plusieurs décennies pour encadrer la vidéo-surveillance », a poursuivi l’élu. « Je reconnais avoir fait une erreur, celle d’un déficit de communication auprès des habitants. J’aurais du répondre aux interrogations dès le départ du projet », a confessé Gaël Perdriau, à propos des inquiétudes qui se sont manifestées.


Lors d’un échange avec la quarantaine de participants à la réunion publique vendredi soir, à la Maison de l’emploi, il a refusé d’indiquer où seront installés les capteurs, « pour éviter des dégradations ». Certains habitants, ainsi que des élus de gauche présents ont estimé que ce projet « va dans le sens d’une perte de liberté et d’une stigmatisation du quartier défavorisé choisi pour l’expérimentation ».



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