Corneille en interview pour Les inséparables

21 octobre 2011 à 13h58 par Carine

Corneille réintègre le Top albums fran&ccedil;ais avec <em>Les inséparables</em>, son œuvre après <em>Sans titre</em>. Rencontre avec le chanteur de <em>Le jour après la fin du monde</em>.

Salut Corneille ! Comment vas-tu (Albin Schmitt pour Activ Radio) ?

Corneille :
Je vais bien et vous ?



Très bien merci ! Corneille, Les inséparables vient couronner ta première décennie de carrière, laquelle t'a apporté une notoriété planétaire. Peux-tu brosser en quelques mots un portrait de ces dix années d'activité artistique ?

Je brosse... cinq albums studio dont un en anglais paru sur Motown aux US, un album live ; j'ai également écrit, composé et produit le premier album de Gage ; duos avec Craig David, Youssou N'Dour, Cheb Mami... mais ce sont surtout dix ans marqués d'une belle et vraie histoire avec un public.



Le 9 avril 2010, six mois après l'album Sans titre que tu as écrit avec ton épouse Sofia de Medeiros, tu es devenu papa d'un petit garçon. Comment vont Merik et sa maman ?

Ils vont très bien merci, Merik grandit à vue d'œil !



Cet heureux événement t'a manifestement influencé sur l'écriture de ton nouvel opus. La paternité t'a donné des ailes et beaucoup inspiré comme en témoigne notamment Tout ce que tu pourras, cette chanson émouvante que tu dédies à ton fils. Que Merik grandisse dans ce monde matérialiste te rend-il profondément soucieux ?

« Soucieux » est peut-être un peu dramatique mais je dirais « prudent ». J'essayerai de le prévenir des dangers d'un matérialisme excessif et surtout celui qui sort du cadre d'une honnête appréciation des choses et dont la poursuite devient la seule raison d'être. La chose matérielle n'est pas mauvaise dans l'absolu, mais j'apprends à relativiser son importance dans ma vie et c'est ce que j'espère pouvoir transmettre à mon fils.



Tu as réalisé ton cinquième disque avec un certain Marco Volcy, un musicien averti dont tu t'étais entouré au moment d'enregistrer tes toutes premières maquettes, il y a dix ans déjà. Comment se sont passées vos retrouvailles musicalement parlant ?

Il m'a approché pour enregistrer un duo, l'alchimie était bonne, si bonne que je lui ai proposé de bosser sur une de mes chansons et quand ça marche il ne faut pas arrêter !



Visionnez le clip de TLF, Le meilleur du monde featuring Corneille :





Le meilleur du monde partagé avec TLF t'a immergé dans le monde du rap français. Ce single majeur figure sur ton cinquième album, au même titre d'ailleurs qu'un duo avec le rappeur marseillais Soprano, Au Bout De Nos Peines, et un featuring avec La Fouine, le rassembleur Des pères, des hommes et des frères. Peux-tu revenir sur la genèse de ce dernier ?

J'ai composé ce titre avec seize mesures de rap en tête, j'avais eu comme idée d'approcher un rappeur américain et finalement je me suis rendu compte que ça aurait été enlever de la profondeur au titre en y invitant un rappeur dans une langue que le public francophone pour lequel le titre était destiné ne comprendrait pas. Une fois ce choix fait, le choix de La Fouine s'est imposé assez facilement. Je lui ai fait écouter le son, il a accroché immédiatement, et trente minutes plus tard il enregistrait son couplet, il n'a même pas écrit, tout dans sa tête... comme Jay-Z !



Découvrez le clip de Corneille, Des pères, des hommes et des frères featuring La Fouine :





Le jour après la fin du monde est le premier single extrait de ton dernier CD, Les Inséparables. Cette chanson met en lumière tes préoccupations quant à l'avenir de ton fils. Comment perçois-tu cette société d'hyperconsommation ?

Nous sommes devenus plus individualistes, donc plus solitaires, et nous avons déguisé cette solitude d'un joli costume qu'on appelle indépendance, ou autonomie individuelle, mais c'est bien de solitude qu'on parle. Et que fait-on quand on est seul ? On consomme pour nous distraire du manque de l'autre, pour nous faire oublier pour des instants qu'on est de plus en plus seul, isolé, et comme ces instants sont courts eh bien on recommence, on reconsomme, un peu comme un drogué qui continue à se droguer pour apaiser un manque.

Nous préférons souvent être seul, car après tout être avec l'autre veut dire potentiellement le confronter, concéder... La chose matérielle ne nous défie jamais, les vraies interactions avec d'autres humains nous fatiguent, on est de plus en plus paresseux. Chaque époque a ses maux, pour la mienne le mal est la consommation comme héroïne !



Merci infiniment Corneille et bonne continuation à toi pour cette tournée à travers la France !

Merci à vous !



Regardez le clip de Corneille, Le jour après la fin du monde :


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