Le centre-ville de Saint-Etienne passe à 30km/h 

11 octobre 2021 à 9h14 par Nicolas Georgeault

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La ville de Saint-Etienne limite la vitesse à 30km/h dans la majorité de ses rues. La mesure sera totalement effective d’ici la fin du mandat du maire, Gaël Perdriau. 



Apaiser l’espace public


La ville veut réduire le nombre d’accidents et développer les différents types de mobilité.


En 2015, la vitesse avait été abaissée de 50 à 30km/h dans une partie de l’hypercentre stéphanois. Six ans plus tard, la mesure doit être appliquée à l’ensemble du centre-ville. « L’idée est d’apaiser l’espace public » souligne Claude Liogier, adjoint à la sécurité à la ville de Saint-Etienne.


Une mesure en raison d’une « densité de population importante sur le centre-ville (...) Les habitants nous disent que les automobilistes roulent trop vite » ajoute-t-il.


Un point de vue partagé par les riverains sur la place de l’Hôtel-de-ville : « je trouve que c’est très bien, parce qu’on roule toujours trop vite ». Même son de cloche pour Carine et Didier : « les voitures vont trop vite ». « Je pense que les gens feraient bien de prendre les transports en commun » ajoute Mohamed.




Développer d’autres mobilités


Même si « la voiture a une place trop importante » le but « n’est pas d’opposer les différents modes de déplacements » explique Claude Liogier.


« Il est important que les voitures prennent leur juste place et qu’on en laisse davantage pour les piétons, les vélos ou les trottinettes ».


Un changement qui passe notamment par un « plan vélo ambitieux » de la métropole de Saint-Etienne. Pour cela, des voies vertes sur 125 kilomètres ont été dévoilées en 2019 pour relier l'ensemble du département du sud de la Loire.


L’objectif est de tripler les déplacements effectués à vélo d'ici 2030.


Face aux interrogations de certains habitants, comme Mohamed qui trouve que « les gens circulant en trottinette ou en vélo ne regardent pas trop la circulation », l’adjoint précise que « le but est d’apaiser la circulation en voiture (…) ce n’est pas pour autant  permettre aux autres modes de déplacements de faire n’importe quoi (…) le développement du vélo ou de la trottinette électrique génère d’autres problèmes, on est en train d’y travailler parce qu’il y aussi des comportements qui ne sont parfois pas respectueux. »



Des effets limités sur la pollution


La mesure n’a toutefois pas vocation à diminuer les émissions de Co2.


Un rapport de l’ADEME, l’agence de transition écologique, datant de février 2014 conclue qu’« au-dessus de 70 km/h, les réductions de vitesse ont un effet plutôt positif sur les émissions de particules et d'oxydes d'azote. En dessous de 70 km/h, cet effet est plutôt négatif. »




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Le CEREMA, le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement, précise dans une étude parue en août 2021 qu’« il faut surtout rappeler que le premier facteur influençant les émissions n’est pas la vitesse mais l’accélération. (…) L’enjeu est donc de limiter l’intensité de ces phases d’accélération et d’apaiser la conduite. »


Claude Liogier rappelle que la démarche vise à un meilleur « partage de l’espace, plus de sécurité, que vraiment sur le phénomène de pollution ».


En 2020, le Cerema avait évalué que la généralisation de la limitation à 30 km/h dans l’agglomération de Grenoble avait notamment permis une baisse de 24% du nombre d’accidents impliquant un piéton.


L’adjoint au Maire n’a quant à lui pas donné de chiffres sur la baisse attendue de ces accidents.


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