Le père Peyrard a été placé en garde à vue et confronté à sa victime présumée

Le Procureur par interim de Saint-Etienne André Merle a confirmé ce jeudi après-midi lors d'un point presse au Palais de Justice que le père Régis Peyrard sera jugé en novembre prochain pour agressions sexuelles devant le tribunal correctionnel de Saint-Etienne. Comme évoqué déjà par plusieurs médias le week-end dernier, parmi les nombreuses victimes présumées du curé stéphanois, 85 ans, les faits ne sont pas prescrits pour un homme âgé aujourd'hui de 34 ans.

Première alerte en 1999

La première plainte judiciaire dans ce dossier de pédophilie visant l'homme d'Eglise remonte à 2002, a précisé le magistrat. Mais en 1999 déjà, l’Évêché avait été alerté par une famille. A cette époque, "un certain nombre de missions à proximité des jeunes avait été retiré à ce prêtre", souligne André Merle. Et d'ajouter : "il est erroné de dire que l’Évêché n'a rien fait".

Une enquête "de fil en aiguille"

La victime dont les faits ne sont pas prescrits avait porté plainte une première fois en 2004, mais le dossier a été classé sans suite à cause de déclarations contradictoires. Mais ce cas précis a rebondi en 2017, puis en février en 2018. C'est à ce moment-là que le Parquet a demandé à la gendarmerie d'accélérer. Des recoupements ont été faits avec la plainte de 2002, grâce à un travail de fouilles d'archives



En tout, une trentaine de victimes présumées se sont manifestées via la plateforme coabuse.fr. En fin de semaine dernière, le Père Peyrard a été placé en garde à vue et confronté au jeune homme qui l'accuse et dont les faits ne sont pas prescrits. Comme l'explique André Merle



Lors de cette confrontation, chacun a campé sur ses positions. Le curé nie... mais la décision a été pris de renvoyer le prêtre au pénal. L'octogénaire sera donc jugé à l'automne. D'ici là, il devra se soumettre à une expertise psychiatrique.

Propos recueillis par Léa Dusson