Saint-Etienne veut détecter les sons anormaux grâce à des capteurs

12 février 2019 à 16h55 par Clémence DUBOIS TEXEREAU

A partir de mars, l’espace public du quartier stéphanois de Tarentaize-Beaubrun-Couriot sera le théâtre d’une expérimentation inédite. Des micros installés sur du mobilier urbain analyseront les bruits ambiants, afin de détecter les sons considérés comme anormaux (cri, coups de klaxon répétés, bruit de tôle froissée ou de vitre brisée, départ de feu, inondation, déflagration… etc).

Information sonore transmise au centre de supervision de la police municipale


L’information sera instantanément transmise au centre de supervision urbaine de la police municipale, qui gère les caméras de vidéo-protection, afin qu’il effectue une « levée de doute » sur l’origine du son. Et, le cas échéant, qu’il alerte les pompiers ou la police. L’objectif visé à terme est de rendre plus efficace le réseau de télésurveillance en orientant en temps réel les caméras dans la bonne direction.

Une phase de réglage de cet outil, pour lequel une banque de sons anormaux a été constituée, « démarrera en mars avec trois capteurs d’une taille à peine plus grosse qu’une pièce de 2 euros », explique Fabrice Koszyk, directeur général de start-up stéphanoise Serenicity (opérateur du projet) dont l’entreprise Verney-Carron est le principal actionnaire, associé à quatre entrepreneurs locaux.

« Leur nombre devrait ensuite monter à une vingtaine sur Tarentaize-Beaubrun-Couriot courant avril », annonce-t-il à propos de ces capteurs logés dans du mobilier de l’espace public, tels que lampadaires ou panneaux de signalisation. La transmission des données sonores s’effectuera en wifi ou bien via la 3G ou la 4G.

Les capteurs n'enregistrent pas les conversations


L’expérimentation d’une durée de six mois, qui sera présentée dans un des ateliers de la Biennale internationale design 2019, bénéficie d’un financement de l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), qui prend en charge environ la moitié des 150 000 euros du budget prévisionnel.

« Ce projet a été distingué au niveau national car il vise à améliorer la qualité de vie des habitants, d’abord en leur apportant de la sécurité. D’autres services suivront. Il n’est pas intrusif, car il ne capte que les bruits anormaux, pas les conversations », explique Jean-Noël Cornut, conseiller municipal délégué aux systèmes d’information et de télécommunications de Saint-Etienne. « C’est pour cela qu’il ne nécessite pas d’autorisation de la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) », ajoute Fabrice Koszyk.

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