Chalmazel fermée cet hiver : "on porte la station seul, il nous faut des partenaires"

Le département de la Loire dit "stop" ! Ce jeudi, la collectivité a annoncé, à regret, que la station de Chalmazel n'ouvrira pas cet hiver. Aucun skieur ne dévalera donc la fameuse piste des Granges. Les raisons évoquées sont sécuritaires et budgétaires. L’annonce a entraîné de nombreuses réactions. Pour Activ Radio, Jean Yves Bonnefoy, vice-président au Département en charge des sports, est revenu sur cette décision.

La décision de ne pas ouvrir Chalmazel était-elle devenue inéluctable ?

"Elle est en tout cas vraiment prise à contre cœur.  Le Département porte la station depuis 25 ans. Tout seul, il faut le dire. Et avec le début d'année compliqué qu'on a eu, janvier / février / mars, avec très peu de neige, il faut qu'on rajoute près de 500 000 euros pour continuer de faire fonctionner le site. Et on n'a plus les moyens. On n'y arrive plus. Donc, la décision de fermer a été très douloureuse. On avait une échéance en tête, c'était 2027, car on va avoir une grande inspection du télésiège dans le calendrier. Le coût, c'est 500 000 euros. On avait pensé ne pas faire cette inspection et donc on aurait abandonné le télésiège, à terme. La décision a été précipitée par des finances qui sont catastrophiques (sic)".

Quid des salariés et personnes qui gravitent autour de la station ?

"On a 10 salariés à la station. Les autres sont des saisonniers. On accompagne toutes ces personnes-là. Certaines ont déjà trouvé un autre point de chute, un employé part à la retraite. Mais on n'abandonne pas la station, car il reste du travail à faire, de la maintenance, des bâtiments à gérer. Mais ça nous désole. On sait qu'on met des gens dans la difficulté. Et même pour le territoire, c'est délicat. Des communes ont des commerces qui vivent aussi grâce à la station et la période hivernale. Des jeunes se sont réinstallés et par ricochet, ça va avoir un impact sur l'économie locale, c'est une évidence".

Est-ce un clap de fin pour la station du Haut-Forez ?

"Non ! L'idée, c'est de faire une pause. De ne pas se mettre encore plus dans le rouge financièrement. On doit travailler sur le futur. On a eu un été qui a été meilleur que celui de 2024. On augmente la fréquentation estivale d'année en année. On aimerait que ça aille plus vite, mais dans la tête des Ligériens et des visiteurs, Chalmazel, c'est l'hiver, pas l'été. C'est une question d'habitude. On doit construire quelque chose, mieux communiquer, pour attirer le public l'été. Il ne fait pas abandonner ça. Mais il faut qu'on travaille avec des partenaires, on ne peut plus y aller seul".