Deux-Sèvres : quatre mois de prison avec sursis contre les cinq hommes interpellés à Sainte-Soline

Des manifestants "antibassines" ont réussi à forcer des grilles protégeant le chantier de la réserve d'eau samedi après-midi. Les manifestants s'opposent à un projet de bassines d'eau pour l'agriculture, qui servent à irriguer les champs l'hiver. Le collectif "Bassines Non Merci" se dit opposé à cet "accaparement de l'eau" destiné à l'"agro-industrie".

"Sainte-Soline, c'est 720.000 mètres cubes d'eau sur plus de 10 hectares, 18 kilomètres de tuyaux pour des agriculteurs, dont pas un n'a renoncé aux pesticides. On ne veut pas que ça se fasse ici, on ne veut pas que ça se fasse ailleurs", a expliqué samedi matin Melissa Gingreau, porte-parole du collectif "Bassines Non Merci".

La réserve de Sainte-Soline est la deuxième d'un projet de seize élaborés pour "baisser de 70% les prélèvements en été", dans cette région encore soumise à des restrictions d'irrigation après une sécheresse estivale hors norme.

Des échanges tendus avec la police 

1 700 gendarmes de la France entière étaient présents ce samedi et dimanche à Sainte-Soline. Gerald Darmanin a donné une conférence de presse hier, il a exprimé son soutient aux gendarmes mobilisés sur place. 

"La main de l’État n’a pas tremblé face aux activistes violents, dont plus de 40 fichés S, qui ont tenté d’installer une ZAD à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres. Grace à l’action déterminée des gendarmes, le chantier de la réserve de substitution a été protégé." a expliqué le ministre de l'intérieur.

Un dispositif de sécurité qui restera aussi longtemps que nécessaire pour protéger les agriculteurs et leurs outils de production qui nourrissent les Français, a affirmé Gerald Darmanin. 

Des scènes "profondément choquantes"

Élisabeth Borne, première ministre, s'est exprimée ce mercredi sur la manifestation de samedi. Elle a dénoncé des scènes "profondément choquantes" et a garanti qu'il n'y aura "aucune impunité pour les auteurs".

Le parquet a requis quatre mois de prison avec sursis et cinq ans d'interdiction de séjour dans les Deux-Sèvres contre les cinq hommes interpellés lors de la manifestation contre le projet de "méga-bassine" agricole de Sainte-Soline, fin octobre.