Dossier de la rédac : la fin d'un vieux serpent de mer de 25 ans
18 octobre 2018 à 9h24 par Clémence DUBOIS TEXEREAU
C'était dans l'air depuis plusieurs mois, c'est désormais quasi inéluctable... Le projet d'A45 a été abandonné par le gouvernemen.. C'est ce qu'a annoncé la députée de la 3è circonscription de la Loire, Valéria Faure-Muntian, à l'issue d'une réunion avec la ministre des Transports. Retour sur un feuilleton qui aura duré près de 25 ans.
L'A45, c'était un trajet de 48km entre La Fouillouse et Brignais pour désengorger la Vallée du Gier. Le premier débat public remonte à 1993, et débouchera sur le manque de pertinence d'élargir l'A47, d'un point de vue géographique notamment. Sans jamais avancer, les gouvernements successifs multiplieront les annonces favorables au projet.
Après l'enquête publique, lancée en 2006, François Fillon – alors Premier ministre – s'avance et déclare que l'A47 « sera ouverte en 2017 »... En 2008, Jean-Louis Borloo déclare le projet d'Utilité Publique. Nicolas Sarkozy, puis François Hollande affirmeront, durant leurs mandats respectifs, que l'A45 « sera construite ». Ce qui amènera la Métropole Stéphanoise, le Conseil Départemental de la Loire et la Région à se mettre d'accord sur une enveloppe de 131M d'€ et 400M à la charge de l'Etat... Pendant ce temps-là, la crispation se fait sentir auprès des riverains qui se trouvent sur le tracé. Et finalement, le projet sera retoqué dans les recommandations du Conseil d'Orientation des Investissements remis le 1er février dernier. Jusqu'à l'abandon annoncé par Elisabeth Borne hier, lors d'une réunion en petit comité, avec des élus de la Majorité.
La ministre des Transports a donc décidé de reporter les 400M d'€ de l'Etat sur des projets alternatifs, comme l'élargissement de l'A47 et la modernisation de la ligne ferroviaire entre Saint-Etienne et Lyon.
Alors côté opposants, on se réjouit évidemment. Le Ligérien Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, a "une pensée pour tous ceux qui ont mis tant d'énergie et ont fini par gagner", dit-il sur Facebook. Farrouche opposante à l'A45, la maire de La Talaudière Ramona Gonzalez-Grail ne nie pas pour autant les difficultés de circulation entre Saint-Etienne et Lyon
Du côté des partisans, c'est la soupe à la grimace. Le président du Conseil départemental Georges Ziegler se dit choqué par la façon dont cet abandon a été annoncé
Un avis partagé par le président de Région Laurent Wauquiez et le président de Saint-Etienne métropole Gaël Perdriau. Le trois collectivités se sont fendues d'un communiqué commun mercredi soir, pour dénoncer le "double discours du gouvernement" qui finalement a trouvé les 400 millions d'Euros mais qui refuse de les mettre dans une autoroute alors que tout était bouclé. Le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau pointe du doigt les contradictions de la ministre des transports
Gaël Perdriau, tout comme Georges Ziegler, ne veut pas en rester là. ll appelle les forces économiques du territoire à se mobiliser. Les acteurs économiques, la CCI métropolitaine en tête, parlent d'une "erreur historique" et d'un "désastre". Le maire de Rive de Gier Jean-Claude Charvin parle d'un "déni de démocratie".
Projet déclaré d'utilité publique en 2008
L'A45, c'était un trajet de 48km entre La Fouillouse et Brignais pour désengorger la Vallée du Gier. Le premier débat public remonte à 1993, et débouchera sur le manque de pertinence d'élargir l'A47, d'un point de vue géographique notamment. Sans jamais avancer, les gouvernements successifs multiplieront les annonces favorables au projet.
Après l'enquête publique, lancée en 2006, François Fillon – alors Premier ministre – s'avance et déclare que l'A47 « sera ouverte en 2017 »... En 2008, Jean-Louis Borloo déclare le projet d'Utilité Publique. Nicolas Sarkozy, puis François Hollande affirmeront, durant leurs mandats respectifs, que l'A45 « sera construite ». Ce qui amènera la Métropole Stéphanoise, le Conseil Départemental de la Loire et la Région à se mettre d'accord sur une enveloppe de 131M d'€ et 400M à la charge de l'Etat... Pendant ce temps-là, la crispation se fait sentir auprès des riverains qui se trouvent sur le tracé. Et finalement, le projet sera retoqué dans les recommandations du Conseil d'Orientation des Investissements remis le 1er février dernier. Jusqu'à l'abandon annoncé par Elisabeth Borne hier, lors d'une réunion en petit comité, avec des élus de la Majorité.
La ministre des Transports a donc décidé de reporter les 400M d'€ de l'Etat sur des projets alternatifs, comme l'élargissement de l'A47 et la modernisation de la ligne ferroviaire entre Saint-Etienne et Lyon.
Les réactions politiques
Alors côté opposants, on se réjouit évidemment. Le Ligérien Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, a "une pensée pour tous ceux qui ont mis tant d'énergie et ont fini par gagner", dit-il sur Facebook. Farrouche opposante à l'A45, la maire de La Talaudière Ramona Gonzalez-Grail ne nie pas pour autant les difficultés de circulation entre Saint-Etienne et Lyon
Du côté des partisans, c'est la soupe à la grimace. Le président du Conseil départemental Georges Ziegler se dit choqué par la façon dont cet abandon a été annoncé
Un avis partagé par le président de Région Laurent Wauquiez et le président de Saint-Etienne métropole Gaël Perdriau. Le trois collectivités se sont fendues d'un communiqué commun mercredi soir, pour dénoncer le "double discours du gouvernement" qui finalement a trouvé les 400 millions d'Euros mais qui refuse de les mettre dans une autoroute alors que tout était bouclé. Le maire de Saint-Etienne Gaël Perdriau pointe du doigt les contradictions de la ministre des transports
Gaël Perdriau, tout comme Georges Ziegler, ne veut pas en rester là. ll appelle les forces économiques du territoire à se mobiliser. Les acteurs économiques, la CCI métropolitaine en tête, parlent d'une "erreur historique" et d'un "désastre". Le maire de Rive de Gier Jean-Claude Charvin parle d'un "déni de démocratie".