Interview : Jean-Charles participant à Koh-Lanta "c’est atypique à vivre et difficile à expliquer"
19 avril 2022 à 9h11 par Nicolas Georgeault
Ce mardi 19 avril à 21h sur TF1, l’émission télévisée Koh-Lanta prend un nouveau tournant et pour cause : c'est la réunification. Les candidats ne formeront plus deux équipes mais évolueront désormais en individuel, un moment charnière de chaque saison. A cette occasion le candidat ligérien Jean-Charles nous raconte comment il aborde ce moment charnière de l'aventure et tire un bilan de sa première partie d'aventure.
Comment est-ce que vous abordez le moment charnière de la réunification ?
Les règles du jeu changent, ça devient de l’individuel. J’ai une petite appréhension puisque je vois bien que je ne surnage pas du tout dans les épreuves sportives. Mais c'est aussi un plaisir puisque ça veut dire qu’on a déjà fait la moitié de l’aventure, c’est déjà une satisfaction.
C’était un objectif pour vous d’arriver jusque-là ?
Pour moi l’objectif de départ, c’était de profiter à fond, de prendre plaisir et d’aller le plus loin possible. Ma motivation première, c’était la survie et pour tester la difficulté de ne pas se nourrir, d’avoir froid il faut durer le plus longtemps possible.
Je voyais au jour le jour avec l’idée d’aller le plus loin possible pour être satisfait du parcours mais après je n’avais rien quantifié. Mais c’est vrai que quand tout le monde sent que la réunification approche, on sent une petite tension dans le sens où tout le monde a envie d’y aller parce que c’est une étape importante et qu’ensuite ça ne sera plus la même chose... Donc on sert tous un peu les fesses pour y être.
Jean-Charles raconte comment il aborde la réunification :
Est-ce qu’on sent un aspect stratégique d’autant plus fort à la réunification ?
Oui forcément, on est deux équipes et jusque là on perd tous les conforts. C’est quelque chose d’assez rageant quand on sent que les autres se restaurent et que nous on est dans le dur. Mais dans l’équipe, on est tous d’accord pour dire que le principal c’est d’arriver en majorité à la réunification pour aller le plus loin possible. Au niveau des immunités, on ne se défend pas trop mal. Il y a forcément un aspect stratégique dans la réunification et on l’a tous en arrière-fond.
Vous êtes venus pour la survie, pour voir ce que cela faisait de ne pas manger, peu dormir... Koh-Lanta est toujours décrit comme une aventure assez difficile, c’est ce que vous assez ressenti sur place ? Qu’est-ce qui a été le difficile à gérer ?
La survie, c’est vraiment ce qui me motivait et j’ai l’habitude, même si je suis assez enveloppé et que j’ai des bourrelets (rires), de faire des jeûnes. Le fait de peu manger ne m’inquiétait pas trop mais je me suis aperçu au fur et à mesure que c’était très compliqué comme aventure, pas seulement parce qu’on ne mange pas mais parce que toutes les conditions de survies sont réunies c’est-à-dire qu’on ne dort pas, et quand on dort, on dort mal parce qu’on n’est pas dans de bonnes conditions.
En plus, on a eu énormément de pluie avec des gros orages, donc on est tout le temps mouillé, donc on a froid, donc on se colle les uns aux autres la nuit pour avoir un peu de chaleur corporelle. L’ensemble des éléments rend l’aventure difficile. C’est plus l’humidité et le fait d’être mouillé en permanence qui m’a impacté que la nourriture en elle-même.
C’est un ensemble de facteurs...
Oui c’est la pyramide des besoins de Maslow. Les besoins primaires c’est la sécurité, la nourriture, pouvoir être abrité... Quand on n’a pas tout cela, on est focalisé dessus, toutes les conversations portent là-dessus et on n’arrive pas à passer à autre chose. On est vraiment dans le mal. Cerise sur le gâteau, le fait de très peu manger, et nous de perdre tous les conforts. Lorsqu’on se lève on voit tout tourner, on a vraiment des conséquences physiques.
Bilan de la première partie d'aventure de Jean-Charles :
Lors de notre première interview, vous aviez dit que vous veniez chercher l’aspect social, voir comment ça allait se passer avec les autres dans des conditions aussi difficiles. Est-ce que vous avez trouvé ce que vous étiez venu chercher ?
C’est quelque chose qui me passionne de manière générale les interactions humaines et là particulièrement.
J’étais un peu attente de ce côté et je voulais voir comment ça se passait quand on était dans la difficulté. Honnêtement, avant de rentrer dans le jeu, je pensais que je n’allais pas forcément m’entendre avec tout le monde. On a tous des vies différentes et moi j’avais pour idée que les autres personnes n’allaient pas forcément me correspondre. C’est tout l’inverse. Notamment chez les rouges comme on perd tous les conforts et qu’on est vraiment mal, même les personnalités que l’on n’apprécie pas vraiment et avec qui on n’a pas énormément d’affinités, qu’on ne côtoierait pas en dehors, comme on vit tous la même chose, ça créé de liens, ça soude rapidement. C’est très spécial à vivre.
Dans la vie pour avoir un « ami » il faut des années. Là on a l’impression qu’on ne connait pas ces personnes et le lendemain on est collé les uns aux autres la nuit parce qu’on veut avoir chaud. C’est super intéressant comme rapport humain et c’est très intéressant à vivre.
Une sorte de sociabilisation accéléré ?
Une sociabilisation accélérée et des choses qui ressortent dont on n’a pas l’habitude dans le quotidien. Quand on ne mange pas le midi, on est énervé de ne pas avoir mangé. Là, tout est extrême, ce sont des repères qui sont tout à fait différents. C’est atypique à vivre et difficile à expliquer.
Le premier moment charnière de cette aventure c’est lorsque les trois équipes n’en ont formé plus que deux. Vous êtes le seul violet à ce moment-là et le conseil repose sur vous pour basculer soit d’un côté soit de l’autre...
C’est une position où je fais basculer l’aventure d’une autre personne en sachant que sur les 24 que l’on est au départ, il y en a qui attache énormément d’importance à cette aventure, qui joue quasiment leur vie on a l’impression.
Me retrouver à un moment charnière où je fais basculer le vote pour moi ça a été terrible à faire parce que même si on apprécie certaines personnes moins que d’autres, on n’a pas envie de les priver de la suite de l’aventure. En tout cas pour ma part. Je n’ai jamais eu envie d’être décisif et de dire « c’est toi qui sors, c’est fini pour toi ».
Mais je m’attendais à sortir comme j’étais le seul des ex-violets dans la nouvelle équipe, je m’attendais à ce que tout le monde vote contre moi. Donc au final, j’étais plutôt content d’être dans cette position plutôt que dans la position de celui qui sort.
Maintenant que vous êtes revenu en France, est-ce que votre aventure a changé quelque chose à votre quotidien, est-ce que les gens vous connaissent plus ou alors est-ce vous êtes juste revenu à la vie d’avant ?
J’ai une vie assez simple donc je suis revenu à la vie d’avant. Après, il a quelques petits bonus. Il faut avouer que c’est assez agréable quand les personnes m’abordent, même si ce n’est pas le cas tous les jours.
Dans mon entourage, on me parle souvent de cette aventure et dans mon travail je suis près d'un chemin de randonnée donc il y a des personnes qui passent pour prendre une ou deux photos avec moi. Ce n’est pas désagréable et c’est toujours un ou deux petits mots d’encouragements. Ils me disent que je représente les personnes du coin. Mais ma vie elle n’a pas changé, je suis toujours fustier et content de l’être.