Jean Hayet : "ça a été court mais très dense"

26 septembre 2024 à 6h26 par Amandine Rousset

Jean hayet
Jean Hayet devrait quitter son poste le 1er octobre
Crédit : Activ Radio

Le directeur interdépartemental de la Police nationale de la Loire quitte ses fonctions, après un mandat de moins de 2 ans. Jean Hayet aura connu les émeutes, la Coupe du monde de Rugby et les Jeux olympiques. Depuis mars 2023 ses 3 priorités étaient : la sécurité routière, la lutte contre le trafic de stupéfiants et contre les rodéos urbains.

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980 personnes étaient sous ses ordres pendant un an et demi. Jean Hayet, directeur interdépartemental de la Police nationale de la Loire, quitte ses fonctions après un mandat "court mais très dense". L’heure est donc au bilan.

En fonction depuis mars 2023, il a dû faire face aux émeutes de juillet, gérer la sécurité lors des évènements sportifs comme la Coupe du monde de rugby et les Jeux olympiques. A cela s’ajoutent ses 3 grandes priorités : la sécurité routière, la lutte contre les stupéfiants et les rodéos urbains.

"En matière de stupéfiants, on constate qu’on a quand même ici un trafic qui est très implanté, une économie souterraine qui est liée à plein de facteurs comme la capacité routière du territoire qui permet des échappatoires faciles. Qui est aussi liée à la crise sociale et économique qui a entrainé une hausse des consommateurs et comme tous les marchés ça a généré des vendeurs. On travaille là-dessus, on a tout fait pour lutter contre l’appropriation du territoire. C’est un travail de fond, j’ai repris ce qu’avait fait mon prédécesseur, on ne part pas de rien. Je pense que mon successeur reprendra les dossiers où ils en sont."

Plus de 2 millions d’avoirs criminels ont été saisis cette année, et les verbalisations directes des agents sur les consommateurs ont aussi augmenté.

"Les émeutes, on ne le vit pas bien forcément. Maintenant, on gère."

Pour les évènements sportifs, l’accent a été mis sur la préparation en amont. Pour chaque match, ce sont 300 à 500 policiers qui étaient mobilisés, selon les informations fournies. L’objectif était simple : faire en sorte que ça reste une fête, mais une fête sécurisée. "Il ne fallait pas alimenter une psychose par rapport aux risques, mais être à la fois proactifs et réactifs", explique Jean Hayet.  En juillet 2023, le directeur de la police a vécu les moments les plus compliqués de son mandat, les émeutes urbaines.

"On ne le vit pas bien forcément. Maintenant, on le gère. Nous sommes des professionnels, on est là pour assurer la sécurité des personnes et des biens. Alors ça veut dire préserver la liberté de manifester, et ça veut dire aussi faire en sorte que cette liberté ne consiste pas à commettre des dégradations, des violences. On peut manifester, mais quand on commence à casser des boutiques, à s’en prendre à des gens, à laver des projectiles sur les forces de l’ordre. Automatiquement, on sort du cadre légal. Et comment on gère ? Eh bien on essaie de penser à la sécurité de ces personnels et de trouver le bon équilibre pour éviter qu’il y ait des problèmes parce que souvent on est en face de l’irrationnel et c’est à nous de mettre du rationnel." Pour Jean Hayet, ces émeutes étaient comparables à un feu de paille d’une très grande violence.

Face à ces fortes mobilisations, tout au long de son mandat, Jean Hayet a dû trouver des solutions pour motiver ses troupes. "Un capitaine dans une équipe ne peut pas baisser les bras. Il faut leur montrer qu’on est là, avec eux, à les soutenir."

Plus d’1 million de budget

Sur une année, le directeur interdépartemental de la Police nationale de la Loire doit gérer un budget d’environ 1,3 million d’euros. Il espère que les comptes seront au vert à la fin de 2024, malgré des dépenses imprévues et importantes comme les manifestations ou les émeutes.

En moins de 2 ans, il est compliqué de finaliser des dossiers longs, de mettre en place de véritables changements. "C’était mon 8e poste, donc forcément ça crée des réflexes. Ça permet de s’adapter plus vite qu’on ne peut le faire sur un premier poste. Maintenant, il y a une phase qu’il ne faut surtout pas négliger : celle de prise de poste. Rencontrer les gens, savoir qui fait quoi, connaître un peu les situations de chacun, tout ça prend du temps.  Donc automatiquement sur un mandat d’un an et demi, c’est trop court. Je ne pars pas avec la satisfaction du devoir accompli. Il y a des choses qui reste à faire, que j’aurais aimé faire. Je devais mettre en place la réforme de la police nationale, je pense que les bases sont bien posées, le chantier de l’Hôtel de police de Fauriel est quasiment terminé. Je ne doute pas que mon successeur reprendra le flambeau, avec son œil."

"Je retiendrai l’ambiance de Geoffroy Guichard"

Au-delà du professionnel, Jean Hayet a apprécié la Loire et retiendra : "La gentillesse des habitants, l’accueil, le côté ouvert mais qui n’est pas surfait, la sincérité. Des gens qui ont leur territoire chevillé au corps. Je retiendrai l’ambiance de Geoffroy Guichard, je retiendrai l’engouement. Je pourrais dire que j’ai fait Geoffroy Guichard, c’est vivifiant et c’est bien, il faut le garder."

Cap maintenant sur Strasbourg, où il occupera le même poste, mais devra gérer un effectif de 1 400 personnes. Dans la Loire, Yves Cellier prendra ses fonctions le 1er octobre prochain. 


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