Débordements dans les manifestations : L'inquiétude des commerçants stéphanois

28 mars 2023 à 7h58 par Victor Dusson

Des heurts en marge de la manifestation.
Des heurts en marge de la manifestation.
Crédit : Des heurts en marge de la manifestation.

Entre insécurité et baisse du chiffre d'affaires, certains commerçants stéphanois tirent la sonnette d'alarme et pointent du doigt les débordements survenus en marge des mobilisations contre la réforme des retraites.

Depuis l'utilisation du 49.3 par la Première ministre, le 16 mars dernier, les mobilisations se durcissent et le ton monte dans la rue. Partout en France, les débordements en marge des manifestations organisées par les syndicats contre la réforme des retraites se multiplient. A Saint-Etienne, les incidents se cristallisent dans le centre-ville, notamment au niveau de la rue du Général Foy, entre la place du Peuple et la place de l'Hôtel-de-Ville. Vitrines vandalisées, poubelles brûlées et tags marquent encore les lieux. Une situation qui inquiète les commerçants du secteur qui voient leurs clientèle déserter le quartier les jours de manifestations. 

-25% de chiffre d'affaires

Cette désertification cause irrémédiablement une baisse du chiffre d'affaires chez les commerçants du centre-ville. Selon Sébastien Couturier, président de l'organisation Côté Saint-Etienne, elle représenterait -25% comparé à l'année dernière. Un pourcentage qui tombe à -35% compte tenu de l'augmentation des prix des charges. "C'est une violence indélicate ciblée sur les commerces. C'est parfaitement sans rapport avec les revendications des manifestants", ajoute le représentant des commerçants.

Cinq commerces risquent le dépôt de bilan

Les conséquences de cette baisse de chiffre d'affaires ne se font pas attendre puisqu'entre trois et cinq magasins stéphanois risquent le dépôt de bilan d'ici les prochains mois. "On est en train de revivre la même chose que lors des gilets jaunes. On va avoir un effet cascade sur plusieurs mois. Plusieurs magasins sont sur la sellette. Un nombre important de salariés ne sera pas reconduit. Deux, trois, quatre journées de grève, ça peut s'encaisser. Une dizaine, c'est insoutenable", déplore Sébastien Couturier.

Un climat anxiogène

A l'approche de cette 10e grande journée de mobilisation,  l'inquiétude domine chez certains commerçants. "C'est vrai que l'on se sent en insécurité. C'est une ambiance qui est très anxiogène et qui nous stress énormément" livre Delphine, une commerçante de la rue, avant qu'une consoeur ajoute "On était sur le qui-vive car ils s'en sont pris aux boutiques des alentours. On n'est pas très rassurés". 

Pour rappel, 7 personnes ont été placées en garde à vue à la suite des débordements survenus le 23 mars dernier. 

A noter que dans un communiqué commun envoyé ce lundi soir, les associations "Côté Saint-Etienne" et la CPME 42 ont affirmé que "la dégradation et la violence ne sont pas les solutions, les commerçants appellent à lapaisement".


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