Dossier de la rédaction : comment cohabitent les centres commerciaux et les commerces du centre-ville à Saint-Etienne

17 août 2023 à 13h00 par Nicolas Georgeault

L'office du commerce de Saint-Etienne
L'office du commerce de Saint-Etienne
Crédit : Activ Radio

Selon nos estimations, une vingtaine de commerces ont fermé depuis le depuis de l’année et une quinzaine ont ouverts sur les 3500 que comptent la ville. Mais alors le commerce stéphanois se porte-t-il bien ?  

Quelle réalité pour le centre-ville ?

« La balance est positive pour la première fois depuis 20 ans » attaque d’emblée Sébastien Couturier, le président de Côté Saint-Etienne qui ajoute : « le commerce est dans un état assez normal par rapport aux autres villes. » Les achats se font surtout en fonction des prix : « je vais plutôt à Centre Deux parce qu'il y a des réductions étudiantes » confie par exemple une jeune stéphanoise. Mais aussi en fonctin de la proximité des commerces : « je privilégie le commerce locale ! » « moi je préfère les commerces de proximité » témoignent deux habitants.

« Post-Covid les franchises nationales ont vacillées » souligne Sébastien Couturier alors que des enseignes comme Camaïeu ou Go Sport ont fermé cette année à Saint-Etienne. Ce changement de paradigme « laisse la place à l’artisanat et aux indépendants » analyse le président de Côté Saint-Etienne. Comme tous les commerçants, ils font face à l’inflation actuelle « certaines clientes ne viennent plus » confie par exemple Pierre-Adrien Vigaud, le gérant de la Clapeuse à talons, un magasin qui est actuellement en train de mettre la clé sous la porte.

Au total « en vacance commerciale, entre 2014 et 2022, le nombre de commerces a augmenté de 23%, 520 commerces supplémentaires existent » assure Pascale Lacour. 670 cellules commerciales reste tout de même inutilisées. Si l’élu a du mal à identifier ce qui plait, elle souligne tout de même que « le commerce un peu haut de gamme fonctionne très bien » et ajoute « je n’ai pas de vision globale. Je trouve que certaines enseignes manquent, en termes d’enseigne de la maison, on est un peu léger. »

Steel et le centre-ville peuvent-ils cohabiter sans soucis ?

Saint-Etienne compte deux grands centres commerciaux. L’historique Centre Deux créé en 1979 et Steel sorti de terre il y a tout juste trois ans. L’objectif du centre de la ZAC du pont de Lane était d’endiguer l’évasion commerciale estimée à 500 millions d’euros. « C’est un objectif pleinement atteint » assure Josselin Durand, le directeur de Steel.

Quinze millions de visiteurs se sont rendus à Steel depuis sa création avec une constante augmentation de la fréquentation (6,5 millions de visiteurs sur les 12 derniers mois). Le seul problème récurrent ce sont les commerces de bouches comme l’avait montré notre enquête il y a un an et demi. Selon nos informations, la situation est assez similaire aujourd’hui, avec notamment deux restaurants qui ont fermés au cours des six derniers mois. « Le chiffre d’affaire reste en croissance avec moins d’acteurs » tient tout de même à souligner Josselin Durand. Cinq nouvelles boutiques, sur les 80 que compte le centre commercial, sont actuellement en phase d'installation.

 

ACTIV RADIO

A son ouverture, des questions s’étaient posées de voir le centre commercial attirer une partie de la clientèle du centre-ville. Aujourd’hui « 30% de notre clientèle est stéphanoise, 70% vient de la grande couronne stéphanoise mais d’aussi beaucoup plus loin : de Roanne, au sud à Yssingeaux, je pense à l’Est à Annonay, Bourgoin-Jallieu parfois. On voit de plus en plus le sud lyonnais touché, le haut de la vallée du Gier et le sud de Lyon » détaille Josselin Durand.

Du côté des acteurs principaux, on tient à rassurer « on sait que ce sont des commerces nécessaires pour le centre-ville » lisse Sébastien Couturier. « Ce n’est pas parce que vous allez à Steel que vous n’allez pas en centre-ville. Les comparer, c’est comme comparer un âne et un cheval ! » rigole Pascale Lacour. Même si le centre commercial a encore des efforts à faire pour faire l’unanimité « c’est trop loin, c’est l’usine, ce n’est pas intime, pas humain... » confie par exemple un couple stéphanois.


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