Expérimentation de la tenue unique : Yves Nicolin met la pression avant le vote à l'école Crozon

10 avril 2024 à 6h06 par Fabien Zaghini

Yves Nicolin et Catherine Dufossé
Yves Nicolin et Catherine Dufossé

Un conseil d'école extraordinaire se réunit ce jeudi à l'école Crozon de Roanne pour introduire l'obligation du port d'une tenue unique dans le règlement intérieur, en vue de son expérimentation à la rentrée prochaine. Face au risque d'un veto des votants, le maire Yves Nicolin monte au créneau en dénonçant une potentielle «trahison par rapport au premier vote».

Le 5 mars dernier, le conseil d'école de Crozon à Roanne se prononçait en faveur d'une expérimentation de la tenue unique auprès de ses 86 élèves à partir de la rentrée prochaine par 4 voix pour contre 2 défavorables et 3 abstentions. La Ville de Roanne, à l'origine de la démarche, a choisi cet établissement pour concrétiser le projet en raison de ses effectifs réduits qui permettent de se passer d'une longue procédure d'appel d'offres. Une consultation a déjà été menée auprès d'entreprises roannaises pour la réalisation des vêtements (4 polos manches courtes, 2 polos manches longues, 2 sweats, 2 pantalons et 2 shorts) pour un coût d'environ 300 euros par dotation individuelle, pris en charge à parts égales par la municipalité et l'Etat.

Dernier obstacle avant l'expérimentation ? Un nouveau vote lors d'un conseil d'école extraordinaire ce jeudi à Crozon, afin de valider la modification du règlement intérieur qui doit imposer le port par les élèves d'un uniforme. Mais en l'espace d'un mois, les opposants au projet parmi les parents d'élève se sont manifestés ; par des banderoles d'abord sur les grilles de l'école, ainsi que via une pétition. Ils rejettent notamment la légitimité du sondage réalisé auprès d'eux en amont du premier vote, favorable à la tenue unique à 62% mais auquel seuls 27% des parents d'élève ont répondu.

«Certains veulent en faire un combat politique»

Face à un corps enseignant majoritairement opposé au projet et avec quatre voix entre les mains des représentants des parents d'élève, le maire Yves Nicolin craint que l'expérimentation ne soit recalée tout près du but. Et il y verrait «un gâchis» et «une trahison». «On ne rejoue pas le match après le match» a-t-il lancé lors d'un point presse mardi afin de présenter les trois proprositions de blason imaginées par le service Communication de la Ville de Roanne pour venir orner les uniformes des élèves. «Certains veulent en faire un combat politique» estime-t-il, en dénonçant d'éventuelles pressions sur les représentants des parents d'élève.

En cas d'échec lors du vote, l'édile roannais attend de l'Inspection académique de la Loire de décider de la poursuite ou de l'enterrement de l'uniforme à l'école Crozon.

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