"Partez Monsieur Perdriau" : un conseil municipal électrique

27 septembre 2022 à 7h47 par Nicolas Georgeault

Le conseil municipal du 26 septembre à 14h30
Le conseil municipal du 26 septembre à 14h30
Crédit : Activ Radio

Le conseil municipal stéphanois de ce lundi a été marqué par l'affaire de la vidéo intime et l'opposition houleuse qu'elle a provoquée.

Un propos liminaire pour se défendre 

Gaël Perdriau, embourbé depuis un mois dans l'affaire de la vidéo intime, était attendu au tournant. Il a débuté ce conseil municipal en évoquant "une chasse à l'homme" et en s'attaquant à l'opposition : "la tentation est trop forte d'écraser un homme pris dans une tempête médiatique. L'opposition stéphanoise fait partie de ceux-là, voulant reprendre ce que les urnes ne leur ont pas donné." 
 
Il a ensuite assuré ne pas être "à l'initiative d'une telle entreprise" concernant la vidéo avant d'ajouter ne l'avoir "jamais vu" et n'avoir "jamais empêché Gilles Artigues de se présenter à une élection. Je n'ai jamais détourné un euro." sans pour autant dire un mot de compassion la victime présumée de cette affaire.
 
Nora Berroukeche, l'adjointe aux finances a ensuite évoqué le souhait de la majorité de ne "pas s'exprimer sur cette affaire" assurant que la municipalité était "au travail pour les Stéphanois".
 

Les réactions de l'opposition...

Après que Gaël Perdriau se soit défendu, Pierrick Courbon, qui avait porté plainte contre X pour « escroquerie à la délibération et détournement de fonds publics » début septembre a pris la parole. Pour le groupe Saint-Étienne Demain il a dénoncé un "contrat de confiance rompue. Nous sommes aussi déçus et choqués par l'attitude de la majorité municipale qui préfère rester la tête dans le sable."
 
Au nom de l'opposition il a demandé que Gaël Perdriau n'occupe plus ses fonctions le temps de l'instruction mais aussi que la séance soit ajourné.
 

... Et d'un membre de la majorité 

Plusieurs fois, l'opposition a dénoncé le "silence de la majorité". Un seul d'entre eux a pris la parole. Comme début septembre, Lionel Boucher, ami de Gilles Artigues et président de l'UDI Loire le parti d'Artigues s'est exprimé. "Quand on avait les mains sales dans le passé, c'est parce qu'on touchait le charbon. Nous savons vos méthodes, votre gestion par la peur." a-t-il asséné avant d'appeler "à un sursaut de mes collègues de la majorité." 
 
Il a conclu son discours de plusieurs minutes par des mots forts "Je ne vois qu'une issue, votre démission. Je vous adresse ces mots avec beaucoup de tristesse. Car comme beaucoup j'ai cru en vous." avant de lâcher le ton grave : "Monsieur Perdriau, partez."
 

Le conseil municipal tourne au bras de fer 

L'entame, bien qu'orageuse, a permis aux différentes parties de s'exprimer. Mais une fois que chacun a pris la parole, l'opposition a souhaité poser ses questions sur l'affaire de la vidéo intime à Gaël Perdriau. Le maire souhaite de son côté embrayer sur l'ordre du jour et les 103 points à aborder. Un bras de fer commence alors. Un premier arrêt de la séance durant cinq minutes, un second et les échanges tendus fusent.
 
Finalement, le groupe Saint-Étienne Demain fait le choix de partir du conseil municipal : "on sera mieux avec les manifestants" lance à la presse Isabelle Dumestre, la présidente de Saint-Etienne demain, en référence aux centaines de personnes massées devant l'hôtel de ville pour réclamer la démission du maire.
 

Un drôle d'ordre du jour 

Les appels à la démission qu'ils scandent sur le parvis sont pourtant inaudibles. Presque commes les débats. Une fois l'opposition partie, Gaël Perdriau égrène les 103 points de l'ordre du jour, certains sont parfois votés en moins de 30 secondes. Le groupe le temps d'écologie s'oppose très régulièrement sans que cela ne change rien face à une majorité qui déroule ses propositions.
 
Finalement au bout de seulement trois heures, les élus sont venues à bout de l'ordre du jour. Il est 18h30, l'heure de revenir pour Saint-Etienne Demain. 
 

Le même dialogue de sourd 

Le groupe Saint-Étienne Demain revient à la charge. Il pose les questions qu'il avait fait parvenir mercredi dernier. Mais l'échange a rapidement tourné à un ping-pong verbal. 
 
Pierrick Courbon : "On ne trouve pas la subvention de France Lettonie AURA dans l'ordre."
 
Gaël Perdriau : "Si vous ne savez pas chercher je vous la fournirez."
 
Pierrick Courbon : "C'est ce qu'on vous demande depuis un mois."
 
Les questions sont souvent restées lettre morte, Gaël Perdriau précisant régulièrement qu'il ferait parvenir par écrit les réponses aux questions formulées par les élus d'oppositions. Le conseil s'est finalement terminé par un voeu de révocation du maire exprimé par Saint-Etienne Demain. Ils ont souhaité un vote à bulletin secret ce que leur a refusé Gaël Perdriau. Le vote s'est donc fait à main levée et la majorité l'a emportée sur la révocation.
 

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