Saint-Etienne : après les violences de samedi, le gérant du Casino Shop de Tréfilerie jette l’éponge

Publié : 3 décembre 2018 à 6h29 par Clémence DUBOIS TEXEREAU

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Au lendemain de la flambée de violences qui a particulièrement visé son supermarché, samedi soir, Rabia Moucice a pris sa décision : il ne rouvrira pas le Casino Shop de 580 m², dont 300 m² de surface de vente, installé depuis deux ans à l’emplacement d’un ancien magasin de jeux vidéos. « Je viens de contacter Casino pour leur dire que j’arrête. Je rencontre lundi la direction des franchises pour qu’il la reprenne », confie-t-il.

La goutte d’eau qui fait déborder le vase


La violence du pillage de samedi soir, qui a marqué les trois salariés présents, a certes été déterminante dans cette décision. C’est aussi la goutte d’eau qui fait déborder le vase. « On est trop souvent confrontés à des vols dans ce magasin », déclare-t-il. Il ajoute que certains des voleurs à la tire n’hésitent pas à être violents avec les salariés, dont plusieurs ont démissionné. « Il y a quelques semaines, un de mes vendeurs a été frappé à coups de bouteille et de boite de conserve ».

« Parfois ils se vengent aussi sur le magasin. Depuis que j’ai repris, au début de l’année, cette franchise à mon prédécesseur, qui l’avait tenue pendant un an, c’est la 4ème fois qu’on nous casse la vitrine », se désole Rabia Moucice qui exploite un autre magasin du groupe Casino sur Lyon.

« Avec le responsable du supermarché de Saint-Etienne, qui est comme moi originaire d’Irak, on a été choqués par l’absence de la police pour empêcher le pillage, mais aussi par la mentalité de ceux qui sont entrés juste pour saccager, pas pour voler. Ça m’a rappelé la période de 2003 à 2009, après la guerre en Irak, où je vivais à Mossoul. Des bandes organisées profitaient du manque de policiers pour rentrer dans les maisons et les commerces. Elles se servaient et cassaient », raconte-t-il.

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