Saint-Etienne : des nouveaux locaux et des autopsies en visioconférence à l’institut médico-légal

13 février 2023 à 15h00 par Nicolas Georgeault

La nouvelle table d'autopsie de l'IML
La nouvelle table d'autopsie de l'IML
Crédit : Activ Radio

A l’hôpital de Bellevue à Saint-Etienne, la nouvelle salle d’autopsie a été inaugurée ce jeudi 26 janvier. Elle représente un investissement 400 000 euros.

La visio-conférence, un gain de temps énorme

300 à 350 autopsies sont réalisées tous les ans par l’IML (Institut médico-légal). Un travail qui sert aux forces de l’ordre de la Loire, la Haute-Loire et du nord de l’Ardèche. La visio-conférence permet désormais d’éviter des déplacements qui pouvait prendre une journée complète. Le temps de se déplacer, mais aussi d’assister à l’autopsie qui dure en moyenne trois heures sans compter « le temps de préparer les corps, de les laver, de les suturer. Et à l’issue de l’autopsie vous avez deux à trois heures de travail de la part des agents pour que le corps puisse être présenté aux familles. Ensuite il faut dicter le rapport d’autopsie » détaille Carolyne Bidat Callet médecin légiste au CHU de Bellevue. 

Une caméra de la salle d'autopsie du CHU de Bellevue (institut médico-légal)
Une caméra de la salle d'autopsie du CHU de Bellevue (institut médico-légal)
Crédit : Activ Radio

Les forces de l’ordre et les magistrats peuvent désormais suivre en direct les autopsies et ainsi « valider les démarches des médecins » précise Olivier Bossard, le directeur du CHU de Saint-Etienne. Grâce à un écran qu’il est possible de « diviser en deux, en trois, en quatre ». Pour filmer, deux caméras sont disposées dans la salle avec « une caméra d’ambiance qui permet une vue automatisée pour s’assurer que les personnels lors de l’autopsie sont bien ceux déclarés. Après vous avez une caméra sur bras qui se déplace, qui est focalisé sur la table et pour laquelle on a une possibilité de zoomer jusqu’à fois trente » précise Carolyne Bidat Callet.

L'écran sur lequel forces de l'ordre et magistrats peuvent assister à l'autopsie
L'écran sur lequel forces de l'ordre et magistrats peuvent assister à l'autopsie
Crédit : Activ Radio

Le reste du matériel est entièrement renouvelé

La nouvelle table d’autopsie est beaucoup plus large ce qui facilitent le travail des agents qui font le nettoyage, « qui s’occupent à la fois du corps et de l’entretien » précise Carolyne Bidat Callet. La table peut également monter et descendre. Elle est aussi beaucoup plus simple à manipuler lorsqu’il faut gérer des personnes de forte corpulence grâce à des plaques amovibles qui remplace des plaques en inox « qu’il fallait soulever, on avait beaucoup de pathologies musculosquelettiques » explique la médecin légiste.

Mais le gros changement « c’est surtout le traitement de l’air ! On avait une verrière qui donnait sur l’extérieur. Il faisait très chaud en hiver et très froid en hiver, c’était extrêmement difficile pour nous de travailler dans ces conditions » explique Carolyne Bidat Callet. La salle devrait désormais être entre seize et dix-huit degrés « avec un système de refroidissement et de réchauffement de l’air extérieur. »

Sans ces travaux « on réaliserait les autopsies simplement avec une feuille de papier et quelques annotations de l’enquêteur en charge du décès. C’est très inconfortable vu que l’on a besoin de beaucoup d’informations » explique Carolyne Bidat Callet.

Carolyne Bidat Callet, détaille les améliorations :

Le développement de la médecine légale de proximité

En parallèle de ces innovations, le CHU vient d’obtenir un budget de fonctionnement annuel de 320 000 euros de la part de l’Etat. Le but est de développer en 2023 la médecine légale de proximité qui représente 1500 consultations par an dans la Loire.

« Grâce à cette enveloppe budgétaire on a pu augmenter assez fortement le nombre de visites possibles à l’UMJ (unité médico-judiciaire) de Saint-Etienne mais aussi à Roanne et au Puy-en-Velay. Les victimes pourront plus facilement trouver un rendez-vous et on pourra réduire les délais d’attente. En même temps on va augmenter le nombre de visites. Parfois une visite qui était à quinze jours pour de faible gravité perdait tout son intérêt et on ne le faisait pas. Maintenant, on pourra la faire » explique David Charmatz, le procureur de la République de Saint-Etienne.

Olivier Bossard parle de l'accueil des victimes :


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