Saint-Étienne : la piscine Raymond Sommet pourrait être fermée chaque samedi de cet été

Ils n'étaient pas 2, mais bien 10 agents grévistes samedi dernier. Le 28 juin, la piscine municipale de Saint-Étienne, Raymond Sommet a dû fermer ses portes. Une dizaine d'agents étaient en grève, selon Annick Morel, déléguée au sport à la CGT des Territoriaux. 

Leur but était de manifester leur colère et de revendiquer de meilleures conditions de travail. "Nous n'avons pas suffisamment de personnels, ni de moyens. Pour que l'établissement fonctionne il nous faut au moins 5 agents d'hygiène. Dimanche, nous n'en avions que 3. Les employés peuvent enchaîner 6 jours de travail à la suite, des amplitudes horaires de 10 heures à 20 heures le week-end, sans aucune prime. Sur une seule journée, la piscine a déjà accueilli plus de 1 700 personnes, alors que nous ne sommes pas encore dans le pic de fréquentation des vacances scolaires. C'est impossible de bien travailler dans ces conditions." Le dimanche 29 juin, lendemain du premier jour de grève, les agents ont dû faire face à de nombreuses incivilités, comme des poches d'urine accrochées dans les douches, ou des couches remplies d'excréments étalées sur les murs. 

Annick Morel prévient qu'un préavis de grève a été déposé jusqu'à la fin de l'été, sur tous les samedis. En d'autres mots, il se pourrait que la piscine Raymond Sommet soit fermée, les samedis, de juin à août. Les Stéphanois devraient donc se retrancher sur d'autres solutions pour se rafraîchir.

Le sujet s'est invité au conseil municipal de ce lundi 30 juin. Le maire, Gaël Perdriau, a été interrogé sur cette fermeture, par un conseiller municipal d'opposition. "Ce qu'il s'est passé samedi, je trouve ça purement scandaleux. Pour ces personnes en grève, c'est un millier de Stéphanois qui ont été privés de piscine. Pourquoi faisaient-ils grève ? Il faut revenir en arrière : la chambre régionale des comptes a demandé à la Ville d'appliquer la réglementation en termes de temps de travail et d'appliquer les 1 607 heures annuelles par agent municipal. Il y a eu un long temps de travail pour arriver à cet objectif, on avait proposé de travailler pendant 35 heures et de diminuer le nombre de jours de congé dans une année. Néanmoins, à l'époque, ce qui avait été convenu était d'ajouter une heure de travail supplémentaire pour conserver les jours de congé, dont les RTT. Donc passer de 37 heures à 38 heures par semaine. Fin 2024, les ressources humaines se sont rendues compte d'une erreur concernant le personnel des piscines Raymond Sommet. Sur les années 2023 et 2024, ces agents ont eu le même nombre de jours de congés que les autres mais n'ont pas travaillé l'heure supplémentaire. À partir du 1er janvier 2025 il était prévu qu'ils entrent dans le cadre. Et comme par hasard, ce samedi, à l'ouverture de la saison des piscines ces agents choisissent de faire grève." Et d'ajouter : "Prendre en otage plus de 1 000 Stéphanois, pour tout simplement se conformer à la loi, c'est scandaleux. Et j'espère que ça ne se reproduira pas. Je prendrai des mesures pour faire en sorte que la piscine ouvre malgré tout."