Saint-Étienne : les prix de l’immobilier continuent de baisser mais plus lentement
Publié : 13 mai 2025 à 6h03 par Amandine Rousset
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Le mètre carré d’un appartement ancien coûte 1 140 euros sur le bassin stéphanois. Soit un peu plus de 5% de moins que l’année dernière. Les notaires et les syndicats sont confiants pour l’avenir.
Une chute de 16% des ventes à Saint-Étienne, tous biens confondus, en un an. Le bassin stéphanois connaît, depuis quelques années, une baisse de ses prix immobiliers et du nombre de ses ventes. Il faut prévoir 1 140 euros pour un mètre carré d’appartement ancien, et 203 000 euros de prix médian pour une maison. En 2024, Saint-Etienne a vu son prix au mètre carré pour les appartements descendre d’un peu plus de 5%. Si les premières années la diminution était flagrante, elle se stabilise depuis quelques mois.
"Nous constatons un ralentissement de la diminution des volumes de vente. Ces derniers ont beaucoup baissé en 2023 et en 2024, ils baissent encore, mais de manière plus modérée. On peut s’attendre à la même chose en 2025. On a une certaine résilience du marché immobilier, qui se stabilise à des niveaux de volume qui étaient ceux de 2015/2016/2017, c’est-à-dire avant la flambée des volumes qu’on a connus, avant et pendant la crise sanitaire", détaille le notaire Alain Courtet, référent immobilier de la chambre interdépartementale des notaires Loire, Rhône, Ain. Il ajoute que cette baisse s’explique donc par la forte augmentation lors de la crise du COVID-19.
Pourquoi les prix sont-ils si bas ?
Sur le marché de l’immobilier, Saint-Étienne se classe aux alentours de la 70e place, alors qu’elle fait partie des 15 plus grandes villes de France au vu de sa population.
"Pour commencer, les prix bas c’est une tendance longue et historique depuis les années 1970. L’une des premières explications, sans doute, est la baisse de population. Saint-Étienne dans les années 1970 avait pratiquement 210 000 habitants, aujourd’hui elle en a 172 000. Il n’y a pas de tension sur le marché immobilier. On ne manque pas d’appartements. De plus, ce qu’il faut souligner c’est que l’habitat stéphanois est relativement simple et modeste. Peu d’appartements sont de grands standings, on n’a pas une architecture très élaborée donc les prix sont relativement bas pour cette raison également", explique le président de la FNAIM de la Loire, Jean-Paul Reduron.
Certains propriétaires restent toutefois inquiets quant à la valeur de leur bien. Mais le notaire ligérien tente de les rassurer : "aux personnes qui voient la valeur de leurs biens diminuer, je leur dis que s’ils ont acheté il y a 5 ans, leur bien vaut encore 20% de plus qu’aujourd’hui. Ils réalisent encore une plus-value. On ne peut pas dire que beaucoup de propriétaires soient dans une mauvaise posture."
Les deux professionnels s’accordent sur un point : c’est le bon moment pour acheter. La conjecture est favorable aux acquéreurs, mais aussi aux investisseurs.
Roanne sur le point de dépasser Saint-Étienne ?
Un autre point important concernant le marché immobiliser stéphanois retient l’attention du notaire Alain Courtet. Le marché roannais tend à dépasser Saint-Étienne, notamment sur les prix des anciens appartements.
"A Roanne, le prix médian est un peu au-dessus du stéphanois, ce qui, historiquement, ne s’est pratiquement jamais vu. Habituellement Roanne était une centaine d’euros au-dessous de Saint-Etienne. Et depuis quelques mois ou années, on sentait la tendance s’inversait. On l’explique comment ? Sans doute, en partie, par les moyens de communication de Roanne avec la Métropole lyonnaise et son axe autoroutier. On l’explique aussi par l’industrie de l’armement qui depuis quelques mois, procure des embauches de personnes, donc un certain dynamisme du marché immobilier. On a un peu l’inverse à Saint-Etienne."
Le président du syndicat des professionnels de l’immobilier garde espoir que le marché retrouve un certain dynamisme. "Si les taux d’intérêt baissent, on peut penser que le marché va reprendre un peu de la vigueur", conclu Jean-Paul Reduron.