Saint-Etienne : un exercice simule une tuerie de masse

Un exercice grandeur nature

Quelques échanges informels entre participants, presque le silence. Soudain, de violents coups de feu retentissent. Il s’agit bien sûr d’un exercice mais le bruit déchire le stade Geoffroy-Guichard et s’accompagne dans la foulée de cris. La simulation se met alors en place. Les participants, issus de différents établissements scolaires de la ville, ont tous reçus un scénario précis.

La plupart des figurants sont des impliqués, des témoins qui ne sont pas touchés physiquement par les armes des trois (faux) terroristes. Mais environ 70 personnes s’allongent dans les travées de Geoffroy-Guichard. Une soixantaine sont « blessés » et une dizaine sont « morts ».

Les agents de sécurité jouent un rôle minime avant l’intervention de la BAC. Les policiers évacuent autant de participants que possible. Les armes sont pointées vers ces derniers qui lèvent les mains pour prouver qu’ils ne sont pas dangereux.

Notre reportage :

La fin de la phase de simulation

La Préfète de la Loire, Catherine Séguin est de son côté constamment informée sur l’évolution de la situation. « Dans les salons officiels où il y a les deux assaillants, les forces de l’ordre aperçoivent deux otages » l’informe sa directrice de cabinet, Judicaële Ruby par téléphone.

C’est ensuite le GIGN qui intervient. « Au secours », « venez, il peut plus respirer » hurlent certains participants. Après que les forces spéciales est sécurisé la zone, les pompiers et le SAMU évacuent les derniers « blessés ».

Les participants se retrouvent ensuite dans la salle habituellement dédiée aux conférences de presse. Certains figurants sont allongés, recouverts par des couvertures de survie. Autour d’eux, les gilets fluorescents des professionnels de la santé s’affairent.

Pour les figurants la journée est presque finie. Il ne reste plus qu’à se rendre à la cellule psychologique qui reçoit tous les participants sans exception. Si la fausse tuerie de masse est un exercice, elle peut tout de même être choquante. Les participants sont donc encadrés psychologiquement.

Une répétition en vue des grands évènements sportifs

Derrière tout ce dispositif, fruit d’une préparation de quatre mois, l’objectif est de pouvoir anticiper autant que possible de telles situations, et de récolter des données pour mieux les gérer. « Ce qui est intéressant lors des exercices, c’est ce que l’on en retient et les axes d’amélioration. [...] On se rend compte que dans le stade, dans certains endroits, ça capte moins bien que dans d’autres. C’est des choses comme ça » explique le docteur Guichard qui travaille pour le SAMU.

Le Docteur Guichard explique comment sont fait les retours d’expériences :

S’il y a environ une dizaine d’exercices par an consacrés à différents types de prévention, une simulation d’une telle ampleur n’a lieu qu’une fois par an environ. Celle de ce mardi 24 janvier a notamment pour but de sécuriser au mieux les grands évènements sportifs à venir. En ligne de mire, la Coupe du Monde de rugby 2023 avec plusieurs matchs à Geoffroy-Guichard mais aussi les Jeux Olympiques 2024.

Malgré tout le dispositif mis en place, les participants n’étaient « que » 300, un chiffre en rien comparable au potentiel de 42 000 personnes du stade des verts « ce n’était pas le but » d’analyser les mouvements de foule précise Catherine Seguin.

Catherine Seguin explique toutefois qu’il n’est pas possible d’anticiper tous les paramètres d’une véritable tuerie de masse :