Loire : la filière forêt-bois du département marquée par le réchauffement climatique

9 février 2023 à 8h27 par Nicolas Georgeault

Les monts du Pilat
Les monts du Pilat
Crédit : Activ Radio

Le comité directeur de la filière bois a eu lieu ce mercredi pour la première fois depuis trois ans. L’occasion de faire le point avec les représentants principaux du secteur sur la plan forêt-bois 2021-2027.

Mettre en place des projets qui permettent de préserver l’écosystème

Si au moment d’entamer ce troisième plan bois, la thématique du changement climatique était déjà prégnante, elle s’est renforcée, en particulier au cours de l’année écoulée. Pour être en phase avec cet impondérable, le plan bois prévoit notamment des aides allant jusqu’à 7 500 euros pour les « jeunes » (moins de 40 ans) sylviculteurs, ceux qui cultivent les forêts, souhaitant acheter des parcelles. Une manière de reboiser la forêt et ainsi d’avoir des réservoirs de carbone tout en entretenant l’écosystème.

Pour favoriser des cercles vertueux d’entretien de la forêt les « sylviculteurs sont indispensables » avance Laurent Russias, ingénieur en charge de la filière forêt-bois au département de la Loire. Un entretien d’autant plus important au moment où le réchauffement climatique a affaibli les arbres.

Arrivée de nouveaux parasites, asséchement des arbres... Autant de danger pour l’équilibre forestier qui ont poussé le département à notamment mettre en place des aides sanitaires : 150 euros de soutien par hectare pour lutter contre les maladies. Pour favoriser des boisements avec des arbres résineux (comme les sapins par exemple) des aides sont également mises en place à hauteur de 2 000 euros par hectare et « un bonus financier est accordé pour des reboisements qui répondraient à différentes modalités techniques de prise en compte de l’enjeu du réchauffement climatique. »

Entretenir la forêt

« Le département met également l’accent sur l’entretien des routes dans les forêts. L’argent n'est distribué que s’il y a des projets sur tout le territoire. Il faut que tous les acteurs, les communes notamment, mettent en place des projets » précise Jean-François Chorain, Conseiller départemental dans la Loire à la filière forêt-bois. Le Département est prêt à prendre en charge jusqu’à la moitié des investissements pour les routes de forêts, l’un « des enjeux majeurs afin que l'on puisse circuler dans la forêt, que ce soit pour les engins ou même les pompiers. Je demande aux maires de prendre cette demande en compte. »

Jean-François Chorain parle des voiries : 

Un investissement forcément économique

Ces dispositifs sont aussi des investissements économiques. Les neufs dispositifs pour la filière bois représentent 7,8 millions d’euros d’investissements pour le département ligérien sur la période 2021-2027. Pour le moment 1,8 millions d’euros ont été dépensés sur les deux premières années (800 000 euros en 2021, un million en 2022).

Le Département aide les propriétaires privés, qui possède 97% de la surface boisée de la Loire. « Un handicap pour la ressource en bois » et sa gestion par les pouvoirs publics assure Chantal Brosse, vice-présidente au département au soutien à l'agro-alimentaires et à la filière bois. A défaut de pouvoir agir directement sur la ressource, le Département veut faire en sorte de se concerter avec les pouvoirs publics et la filière privée.

Une des mesures du plan bois concerne justement les EPCI, ces regroupements de communes. L’idée est d’agir en concertation avec d’autres organismes publics. Mais aussi de pouvoir aider les 45 000 propriétaires à développer leur activité. Pour aider ces milliers de gérants d’exploitation, alors que la forêt est « morcelée » en propriétés, des aides sont votées tous les ans pour différentes associations. Les six associations de sylviculteurs ou l’ETF, l’exploitation forestière Loire, par exemple. « C'est la vie de la forêt qui est en jeu » résume Jean-François Chorain.


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