Rendez-vous avec Jean-Luc Perrin, nouveau président de la FDSEA de la Loire

16 mai 2023 à 10h30 par Anouk Thebaud

Portrait Jean-Luc Perrin (président FDSEA 42) 2023
Avant d’être président de la FDSEA de la Loire, Jean-Luc Perrin est exploitant laitier depuis 1996.
Crédit : FDSEA 42

Il succède à Gérard Gallot dont le mandat s’achève après 12 années au service du syndicat.

“Je crois en l'agriculture, c’est pour cela que je m'investis.” Jean-Luc Perrin est devenu le mois dernier le nouveau président de la FDSEA de la Loire. Succédant à Gérard Gallot, l’homme de 54 ans se dit prêt à prendre le relais de son prédécesseur. “J’ai été secrétaire générale du syndicat pendant six ans, donc je ne suis pas un nouveau. Je me suis préparé à prendre la présidence depuis plusieurs mois, exprime-t-il. C’est un poste à fortes responsabilités ; la première chose que je vais m’attacher à faire, c’est construire une équipe.”

Désormais à la tête de la délégation ligérienne du syndicat, l'homme de 54 ans promet un mandat riche d’actions au service des agriculteurs locaux. “Je m’engage à défendre tous les hommes et toutes les femmes qui veulent bien adhérer à notre fédération. Le nouveau président défend également un “retour à la production”, mesure nécessaire selon lui : “il faut nous laisser produire. Il ne faut pas oublier que notre principale vocation est de nourrir les Français trois fois par jour, rappelle l'exploitant originaire de Saint-Maurice-en-Gourgois. Les autres pays européens avancent plus vite, ils ne sont pas soumis aux mêmes normes environnementales, charges sociales… Nous sommes la meilleure agriculture du monde, la plus vertueuse. Il faut continuer dans ce sens-là en nous laissant produire à tout prix.

Assurer le renouvellement des générations

C’est l’autre “gros challenge” auquel devra faire face Jean-Luc Perrin. Une étape devenue cruciale pour l’ensemble du monde agricole : “dans dix ans, près d’un agriculteur sur deux partira à la retraite. Il faut également prendre en compte ceux qui arrêteront avant. Pour garantir ce renouvellement des générations, il faut assurer un revenu décent à nos agriculteurs en rémunérant nos produits à la hauteur de ce que nous savons faire.” 

En visite à Mornand-en-Forez le 2 mai dernier, Laurent Wauquiez annonçait une série de mesures pour inciter les jeunes agriculteurs à s’implanter sur le territoire. Une implication saluée par la FDSEA : “la région Auvergne-Rhône-Alpes fournie de gros efforts de financement, accorde son nouveau président. Nous étions présents autour de la table pour élaborer ce plan d’action, nous y avons travaillé ensemble. Celui-ci doit nous permettre de jouir de la Dotation aux jeunes agriculteurs (DJA) la plus forte de France. On est un département qui voit s’installer beaucoup de nouveaux agriculteurs, l’un des premiers à l’échelle nationale, souligne-t-il. Nous devons continuer dans cette dynamique pour permettre le renouvellement des générations.” Selon la Chambre d'agriculture de la Loire, 140 agriculteurs se sont installés dans le département ligérien en 2020. Ils sont au total 1 200 à s'installer dans la région Auvergne-Rhône-Alpes chaque année.

Outre les enjeux sociaux, Jean-Luc Perrin va devoir présider selon de nouveaux enjeux environnementaux. Les risques de sécheresse constituent aujourd’hui la principale menace au monde agricole. De fait, la gestion de l’eau est l’objet de nombreux débats et discussions. Selon le nouveau président, le département de la Loire doit profiter de ses aménités territoriales. “Nous avons la chance d’être traversés par un fleuve et d’abriter le canal du Forez. Il faut exploiter et développer ses ressources, appuie-t-il. L’agriculture ne veut pas s’accaparer toute l’eau. Elle doit être stockée pour servir à tout le monde et notamment à l’agriculture, et ce, même en période de sécheresse.”

Un leader né

Étant l’aîné d’une fratrie de six enfants, Jean-Luc Perrin a toujours été habitué à coordonner une équipe. “J’ai tout de suite su composer avec plusieurs personnes !, lance-t-il. Véritable passionné, il reprend l’exploitation familiale de 160 hectares en 1996. Sa prise de présidence ne l’empêchera pas de poursuivre son activité d’agriculteur. Selon lui, tout est une question d’équilibre” : “il y a à la fois l’exploitation, la vie familiale - qui est très importante - et maintenant la direction de la FDSEA. L’un de mes fils va peut-être s’y installer en 2024, c’est son projet. Ce n’est pas uniquement pour pallier au fait que je dois désormais assumer la présidence du syndicat, tient-il à nuancer. Malgré tout, cela permettra une main d'œuvre supplémentaire.”

Pour cet enfant du Forez, le monde agricole est prometteur : “je crois en l'agriculture, c’est pour cela que je m'investis. Je suis persuadé qu’on a de l’avenir, clame-t-il. Je suis optimiste et j’essaie toujours d’aller de l’avant. Certes, ce n’est pas toujours facile ; il y a parfois des problèmes au milieu du parcours mais on essaie en permanence de les régler.” 

 


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