Dossier de la rédaction : pour les commerces, la ville mise principalement sur les aides aux rez-de-chaussée vacants

16 août 2023 à 15h00 par Nicolas Georgeault

Un rez-de-chaussée vacant
Un rez-de-chaussée vacant
Crédit : Activ Radio

La ville de Saint-Etienne compte aujourd'hui 3 500 commerces. Deux aides sont actuellement mises en place en plus des subventions aux associations de commerçants pour les aider.

Les commerces vacants, aides majeurs

Pour les rez-de-chaussée vacants, jusqu’à 30% des travaux sont financés par la ville dans la limite de 45 000 euros (pour être aidé, il faut que le local soit vacant depuis plus de deux ans). Dernièrement Just cookies, une boutique qui s’est installé rue Louis Braille en avril a par exemple touché près de 7 500 euros pour financer son installation. En attente du courrier qui valide la subvention, cet argent doit compléter ce qu’il a investi : « j'ai fait un prêt à la banque et j'avais un peu d'argent de côté ». Pour le moment l'affaire roule assure-t-il avec « un très bon démarrage.»

A l’instar de Just cookies, la ville veut permettre aux commerçants de s’installer dans les quelques 300 rez-de-chaussée vacants que l’on retrouve dans l’hypercentre. « Notre souhait c’est d’y réinstaller des commerces » explique Laurence Ricciardi, conseillère municipale sur la délégation urbanisme. Mais « dans les rues adjacentes, on se dit que l’on peut intégrer du service, ça peut être des bureaux d’étude, des archives... Dans les rues plus éloignées on a ouvert la possibilité de transformer certains locaux : en local à vélo ou à poubelle, aménager un garage ou un logement... Toutes les cellules commerciales vacantes n’auront pas vocation à accueillir des commerces. »

Théo Rodriguez a bénéficié d'une aide pour son magasin just cookies
Théo Rodriguez a bénéficié d'une aide pour son magasin just cookies
Crédit : Activ Radio

Pour arriver à ce résultat, c’est un « travail de fourmi » qui a été nécessaire assure Laurence Ricciardi.  670 cellules commerciales vacantes ont été répertoriées dans la ville. Puis contacter les propriétaires pour avoir environ 90 réponses. Ceux qui n'ont pas donné suite à ces appels vont être désormais taxés. Il s’agit d’un impôt local sur les bien commerciaux non exploitées. A hauteur de 10% pour le moment, cette taxe est progressive et va s’élever à 15 puis 20% au fil des ans. La mairie devrait en tirer environ 200 000 euros de bénéfice.

Enfin, pour avoir la main sur le processus, une quinzaine de cellules commerciales ont été rachetée. Des dépenses faites via la Sorapi une société détenue à 51% par l’EPASE, l’établissement public d’aménagement de Saint-Etienne (détenu par la ville).

Les subventions pour les commerçants en baisse

Si l’aide aux rez-de-chaussée vacants est la subvention majeure mise en avant par la ville, il en existe d’autres. Notamment le plan façades, jusqu’à 15 000 euros d’aide sont proposées pour la réfection des devantures. Une subvention dont peuvent bénéficier « les commerçants déjà installé mais aussi ceux qui s’installent » précise Pascale Lacour.

L’adjoint aux commerces de la ville tient également à rappeler que les aides de la ville ne se limite pas à ces soutiens financiers : « on fait aussi des animations au niveau de la braderie, Pléiade... ça c’est tout pour les commerçants ! ». Une vision qui n’est pas partagée par tout le monde, comme Pierre-Adrien Vigaud, gérant du magasin la Clapeuse à talons, qui met actuellement la clé sous la porte : « ce n’est pas leur préoccupation première le centre-ville. Par exemple, pour la braderie, ils nous font payer et ensuite ils se plaignent que les commerçants ne viennent pas souvent la faire. Je ne trouve pas ça logique de faire payer aux commerçants qui sont là leurs devantures... Même si ce n’est grand-chose ».

Une autre aide c’est celle octroyés aux 12 associations de commerçants sous la forme de subventions. Or, l’ensemble des associations ont vu leurs subventions baisser de 10 à 15% en début d’année. Une coupe que la mairie justifie par « l’inflation » et plus globalement le contexte financier actuel.

Côté Saint-Etienne, la principale (elle compte 230 adhérents directs) touche par exemple 80 000 euros. Mais Sébastien Couturier, son président regrette « un volume d’aide en constante diminution, c’est franchement inquiétant. » Car si le montant de la subvention est resté le même précise-t-il, la ville leur demande en même temps d'organiser plus d'évènements. Des animations créées avec les associations de quartiers qui elles ont bien vu le montant de leurs subventions se réduire. Se rajoute à cette difficulté « l’augmentation du stationnement, l’inflation et les manifestations. »


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